Anarchaos by Westlake Donald

Anarchaos by Westlake Donald

Auteur:Westlake, Donald [Westlake, Donald]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Denoel
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


XXII

Il était étrange de penser au clair de lune comme synonyme de jour, mais la période sans lune était si totalement noire que par comparaison la clarté lunaire acquérait un éclat aussi vif que celui du jour sur n’importe quelle planète du cosmos. La lune elle-même était moitié plus grosse que celle de la Terre et de couleur beaucoup plus jaune, sans doute à cause du soleil rouge qu’elle reflétait. La lumière qu’elle produisait au sol était pâle et luminescente, avec peut-être une touche de jaune vif de plus que la lumière de la lune sur Terre.

Cette lune ne se levait pas exactement au sens normal du terme. Elle apparaissait d’abord comme un mince croissant oblique bas sur l’horizon, grossissait jusqu’à prendre la forme d’une demi-lune à la « mi-matinée », devenait une pleine lune quand elle était à son zénith, et inversait ce processus en redescendant doucement sur la voûte céleste jusque sur l’horizon, pour finir en croissant, un croissant de plus en plus fin, avant de disparaître brusquement, comme si quelqu’un avait actionné un interrupteur dans quelque gigantesque salle de contrôle dans le ciel.

La nuit, ce moment où la lune parcourait à l’aveuglette le ciel de la face jour, était d’un noir presque total. Enfer se tenait solitaire dans un secteur parcimonieusement étoile de l’espace, comme banni de quelque amas stellaire civilisé en raison de ses péchés ; seules quelques taches lumineuses égarées brisaient l’aveugle noirceur du ciel.

Je ne quittais jamais la cabane la nuit. Lorsque la lune d’après-midi en était aux trois quarts, je rentrais pour de bon, fermais la porte au loquet et, souvent, guettais les bruits que mes ennemis risquaient de faire en s’approchant. Je ne dormais plus dans la couchette, mais me faisais un lit volumineux de peaux et de couvertures près de la porte et dormais là avec un pistolet à portée de la main. Le matin, je quittais la cabane précautionneusement, étreignant le fusil de Torgmund pendant que j’ouvrais la porte centimètre par centimètre, prêt à me battre pour repousser ceux qui pouvaient rester furtivement plaqués juste hors de vue contre le mur extérieur. Je fus en proie à une peur considérable et continue durant les jours que je passai à la cabane, persuadé que le monde était plein d’ennemis sans visage déterminés à me capturer. Je ne craignais pas qu’ils ne me tuent, seulement qu’ils ne me capturent. Je me laissais pousser la barbe, m’habillais des vêtements cousus main de Torgmund et, quand je me déplaçais dehors, faisais de mon mieux pour modifier mon attitude et mon comportement habituels – tout cela pour empêcher ces ennemis inconnus qui m’observaient de me reconnaître. Parce que j’étais convaincu que c’était après moi qu’ils en avaient, moi personnellement, même si j’aurais été incapable de dire pourquoi.

Je regorgeais d’idées bizarres à ce moment-là, comme cette histoire avec le corps de Torgmund. Le fait de le tuer m’avait considérablement affecté, donné des cauchemars et mis martel en tête.J’étais maintenant redevenu pleinement conscient de la raison pour



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